Rencontre fortuite [Pv Alicia]

Mackenzie tenait un parchemin froissé entre ses mains. La rentrée venait à peine de s’écouler que déjà son père, lui ordonnait : de faire son maximum pour surpasser tout le monde ; de ne pas s’accoquiner avec les ‘mauvaises’ personnes –Sang-de-bourbes, cracmols, hybrides et compagnie- ; de ne faire aucun tort au nom illustre des ‘Rosebury’ et bien évidemment de prendre soin de sa cadette… D’ailleurs, seul, cet ordre serait suivi à la lettre par le jeune Serpentard ! Comme si son géniteur avait besoin de lui rappeler une telle évidence ! Maugréant et rageant intérieurement contre ce type qui pensait avoir à faire avec un gamin à peine sortit des jupes de sa mères, Mackenzie déchira le parchemin et le fourra dans une de ses poches.

Son père avait beau être un imminent sorcier, il était surtout d’une grande stupidité dans ses conseils pathétiques. Le jeune homme eut soudain envie de s’isoler pour réfléchir à une éventuelle réponse à son ‘vénérable paternel’. Il se dirigea vers la bibliothèque déserte à cette heure-ci. Arrivant aux portes de celle-ci, il admira un instant les rayonnages regorgeant de savoir et de pouvoir –Et plus particulièrement, cette réserve trop peu accessible à son goût !- Il s’installa à l’une des tables et n’ayant au préalable salué poliment la bibliothécaire. Et oui, il fallait toujours jouer la carte du ‘gentil garçon’ même avec le personnel, cela pouvait être utile un jour ou l’autre ! Il écrivit bien vite sa réponse et repensa une fois de plus au mépris de ses parents à son égard. Ils étaient tellement ridicules que cela avait quelque chose de risible, à force de s’entendre traiter de : d’incapable, de faible, cracmol et autres douceurs ! Mackenzie se leva souplement et chercha un peu d’évasion… Ce lieu n’en manquait pas ! Il prit un livre au hasard et commença sa lecture de la ‘Sorcellerie Moderne’… Ce livre était en grand classique, mais le relire ne lui ferait pas de mal… Il était bon parfois de revoir les bases élémentaires ! Et surtout, il s’ennuyait profondément.

Assis, le dos bien droit, il commença à feuilleter les pages du volume. Absorbé par sa lecture, il ne s’aperçut pas immédiatement qu’il n’était plus le seul élève dans la bibliothèque. Ce fut quand il sentit une présence à ses côtés qu’il daigna relever la tête, prêt à faire décamper d’un simple regard appelé ‘non-je-n’ai-pas-envie-de-parler-et-oui-tu-me-déranges’, Mackenzie ravala sur le champs sa remarque acerbe pour fixer la jeune fille brune. Fine, brune et tout aussi glacial que lui, il étira tout de même ses lèvres en un mince sourire et salua doucement,

- Bonjour Alicia ! Alors, ta rentrée s’est bien passée ?

5 eme année Nombre de messages : 5 Age : 39 Date d'inscription : 14/05/2007

Après le repas du soir, Alicia était directement montée dans son dortoir. Allongée sur son lit, elle caressait d’une main distraite Irina lovée tendrement contre elle. Dans son autre main, elle tenait une enveloppe qu’elle avait reçue lors du déjeuner avec un petit colis. Elle la faisait tourner entre ses doigts, peu désireuse de la lire. Elle avait reconnu aussitôt l’écriture penchée et serrée de l’expéditeur… Se relevant afin de s’asseoir, Alicia poussa un profond soupire. Il fallait qu’elle se résigne à lire cette lettre, même si elle s’avait que le contenu lui donnerait la nausée. Elle ouvrit donc l’enveloppe et parcouru des yeux le parchemin, une fois ce dernier déplié.

Comme elle le pensait, c’était à vomir, bourré de « bons sentiments » à la Prudence Rosebury. « Mackenzie s’occupe t’il bien de toi ? », « As-tu besoin de quelque chose ? », « Donne nous vite de tes nouvelles ma chérie ». Un nouveau soupir s’échappa des lèvres d’Alicia. Pourquoi diable s’entêtaient-ils à lui demander des nouvelles ? Cela faisait plus de quatre ans qu’ils s’obstinaient à lui envoyer au moins une lettre par mois, et jamais elle ne leur avait donné la moindre réponse. De plus, Mackenzie devait leur faire un rapport détaillé de ses moindres faits et gestes. Pourquoi ne la laissaient-ils pas en paix ? C’était suffisamment ennuyeux de devoir les supporter pendant l’été. Ruminant ses sombres pensées, elle ouvrit le petit colis joint à la lettre. Des friandises… Aucune surprise. Rangeant la lettre et le paquet de sucreries dans ses poches, Alicia se leva de son lit et quitta son dortoir. Au diable ses gens qui se faisaient appeler « parents », elle avait autre chose à faire. La jeune fille voulait terminer son devoir de Métamorphose, et pour cela elle devait emprunter un livre à la bibliothèque.

Arrivée à destination, Alicia remarqua aussitôt son frère en pleine lecture. Il ne fut pas difficile à repérer puisqu’il était le seul à être présent, Alicia s’approcha de lui d’un pas déterminé,sans une parole ou un regard pour Mme Pince. Arrivée à sa hauteur, elle se contenta de croiser les bras, attendant que Mackenzie la remarque, ce qui ne tarda pas. Face à la banalité de ses propos, Alicia haussa les épaules, et répondit,

- Mère m’a envoyé sa lettre mensuelle accompagné de son habituel cadeau.

Alicia sortit le paquet de friandise de sa poche et le posa sur la table, avant de reprendre,

- Prends le, je ne sais plus où les mettre. A croire qu’elle essaye de m’engraisser.

Bon ! Et bien a priori, sa cadette ne semblait pas vouloir répondre à sa question, somme toute, des plus banales. Bon et bien, allons-y, Alicia était dans un mauvais jour, splendide, Mackenzie n’était pas non plus d’une humeur chaleureuse aujourd’hui. Il s’apprêtait à lancer une remarque plutôt acerbe à sa sœur lorsqu’elle lui parla de leur génitrice et de l’habituel cadeau mensuel. Mackenzie eut une moue dégoûtée quand Alicia le lui tendit. Que voulait-elle qu’il en fasse ? Depuis quand acceptait-il les présents de sa ‘mère’ ? Surtout que cela ne lui était pas adressé… Sa cadette se moquait-elle de lui ? Non, il ne le pensait pas, elle connaissait pourtant son aversion pour tout ce qui rattachait à cet infect personnage,

- Non merci !

Le ton avait été un peu brutal, mais sa légère colère n’était pas dirigée contre la jeune fille mais contre sa génitrice. Autant, il n’attendait qu’un geste d’appréciation de son père autant sa mère le laissait froid comme la glace. Elle n’était qu’une faible, sous le jouxte de Agbar Rosebury ! Elle était incapable de mener sa propre vie et d’avoir ses propres opinions, elle était un simple jouet. Oh mais bien sûr, elle avait des qualités, elle était imbattable pour exercer ce que l’on appelait la manipulation sur autrui. Mackenzie s’y était laisser prendre durant les premières années de sa vie. Mais derrière le masque, il avait vu une femme amère, détestable, pas même capable de se faire aimer de ses propres enfants. Son éducation rigide était à l’image de son caractère : froid et sans aucuns attraits ! Avec le recul, Mackenzie s’apercevait qu’il la plaignait sincèrement de ce qu’elle était.

Il referma son livre d’un geste sec et regarda fixement sa cadette… Non ! ELLE ne deviendrait pas comme l’odieuse femme qui les avait mis au monde tous deux. Il est vrai qu’elle partageait certains traits de caractères et physiques de l’odieuse femme, mais il en allait de même pour lui. Cela serait en grandissant qu’ils pourraient s’émanciper au mieux de leurs parents. Mackenzie haussa les épaules et fixa son attention sur madame pince à qui il adressa un sourire d’excuse feinte pour les chuchotis qu’ils devaient provoquer. La femme lui rendit son sourire mais fixa néanmoins Alicia d’un œil rageur. Le Serpentard eut un sourire satisfait face à cela, décidemment qu’il était appréciable et surtout utile d’être un ‘joli garçon’… Merci Père, et merci tout de même à la vieille !...

- Tu devrais t’asseoir, il serait dommage de te faire remarquer par l’autre cruche de bibliothécaire ! Quand donc apprendras-tu que tous les membres du personnel doivent être traités correctement… Ils peuvent toujours être utiles par la suite… Même Rusart, qui est le plus grand sot que la terre n’eut jamais porté…

» Alicia Rosebury