Les temps changent... Se peut-il que?

Une déambulation dans le parc du château avait été entamée par la jeune femme. Presque comme un spectre, elle se laissait glisser sur l'herbe. Portant au creu de sa main, un peu d'amertume pour les temps anciens. Daphne enviait les temps anciens.

Cette solitude la durcissait tous les jours, et ça se faisait préssentir, pourtant, la Gryffondor n'en voulait pas mais...

Mais il y avait là-bas, un sentiment plus puissant face à elle, un sentiment de solitude... Pouvait-elle espérer encore revoir un jour le soleil briller sur un visage qui lui sourierait... Elle n'en savait rien, ça faisait si longtemps. Elle n'était pas rentrée chez elle pour les vacances, elle n'en avait pas éprouvé le besoin. Mais à présent qu'elle était vraiment seule, elle en aurait presque pleuré sa famille et les jours heureux.

-Ces jours aux visages indulgents...

Et le vent battait de son plein gré, il y allait, il la poussait, et pourtant, presque comme si de rien n'était, cette jeune fille avançait.

*Mais à quoi pleurer ce qui est superficiel? Après tout, je n'éprouve pas un grand besoin de...*

Elle s'arrêta net. Un pas de plus, elle serait tombée dans le lac. Elle se contenta de sourire, c'était un peu précoce pour une baignade dans un lac anglais.

*De...?*

Elle se laissa tomber doucement à terre, au bord de la rive, se couchant sur l'herbe fraîche d'un printemps plus précoce, mais pas tant que ça, que ceux des années précédentes passées à Poudlard.

-Je n'ai pas eu toujours besoin de m'exprimer, mais j'ai besoin qu'on m'écoute!

Ca n'avait pas été comme un cri, cependant on avait pu reconnaître un ton assez contrarié. Et pourtant, il n'y avait personne dans le parc pour l'écouter...

Edward errait dans le parc de Poudlard en cette journée d’avril sans but particulier. Ce n’était pas comme si les gens avaient réellement besoin d’un but pour se balader dans un parc, si ce n’est celui de se balader justement. Les alentours étaient encore assez déserts, le vent soufflant rudement. Peu d’élèves se trouvaient dans les parages, si bien que le paysage paraissait quelque peu morne sans les rires habituels de joyeux lurons. Le silence étant néanmoins plus reposant, lui-même n’allait sans doute pas s’en plaindre. De un, trop de bruits excessifs étaient nocifs pour ses pauvres oreilles, de deux, trop d’agitation le mettait de mauvaise humeur et de trois… il ne trouvait jamais de ‘trois’.

Marchant le long du parc, il aperçut au loin une silhouette se dirigeant apparemment vers le lac. Et même un peu trop vers le lac, si bien qu’il en devint vaguement suspicieux. Des fois que ce serait une tentative de suicide… Il rejeta cependant rapidement cette idée. On n’avait pas idée de se suicider dans un lac. La noyade durait trop longtemps. A la limite, sauter d’une tour était peut-être plus judicieux. Non pas qu’il ait souvent songé à ce genre de choses, m’enfin… Il s’arrêta de marcher un court instant et jeta de nouveau un regard vers la silhouette qui ne s’arrêtait apparemment pas. Quelque peu inquiet, il se demanda s’il n’était pas supposé intervenir. Edward n’était pas particulièrement charitable dans son genre. Mais des fois qu’on l’aurait accuser de n’avoir rien fait, il n’avait pas spécialement envie d’avoir des ennuis. Aussi se dirigea-t-il (sans grande motivation, certes) vers le lac pour empêcher une potentielle tentative de suicide. Quelle générosité…

Il aperçut bientôt l’élève en question, qui en fin de compte n’avait pas franchi le pas entre la vie et la mort et s’était tout simplement couchée face au lac. « C’était bien la peine » ronchonna-t-il intérieurement. Parce que, voyez-vous, faire dix petits pas de plus dans son petit parcours était un immense effort pour Mr Collingwood. S’apprêtant à passer son chemin, il entendit l’élève dont il ignorait le nom (encore aurait-il fallu qu’il fasse l’effort de le connaître) parler.

*Tentative de suicide, et maintenant elle parle toute seule… les jeunes de nos jours…* songea-t-il en secouant la tête. Hum, certes… ils devaient peut-être bien avoir le même âge à une ou deux années près peut-être. Alors la qualification de ‘jeunes’ n’était peut-être pas très appropriée…

Edward fit de nouveau un pas et s’arrêta de nouveau en l’entendant parler encore plus fort. A qui s’adressait-elle ? A lui ? Il n’avait pas particulièrement envie d’écouter pour le moment, m’enfin… Il doutait cependant que la dernière phrase lui ait été réellement adressée. La jeune fille ne l’avait sans doute même pas aperçu. Pas très malin, d’ailleurs… n’importe qui aurait pu lui faire un énorme ‘bouh !’ pour lui faire peur, si bien qu’elle serait sans doute tombée à l’eau. S’il n’avait pas été si ‘pas drôle de chez pas drôle’, il l’aurait certainement fait…

- Consulte un psy. Ils sont payés pour écouter, ajouta-t-il à haute voix.

Notez qu’il ne commençait jamais la conversation par un simple ‘bonjour’ comme tout le monde. C’était une formule de politesse qu’il jugeait souvent dénuée d’intérêt et totalement inutile pour quiconque ne considérait pas le jour comme ‘bon’.

-Naguère, un étranger m’aurait gentillement proposé son oreille…

Sans se poser trop de questions et pourtant réagissant au « chaleureux » conseil du nouveau venu,elle se contenta de sourire à nouveau. Peut-être légèrement trop béatement mais avec une indifférence bien souvent non considérée par son entourage.

-Et nous aurions probablement commencé une longue discussion sur mes problèmes sociaux, je t’aurais déballé ma vie et torturé par une telle souffrance, tu aurais fait de même avec la tienne…

Son sourire était certes naïvement épinglé mais elle n’en pensait pas moins, sans doute portait-elle un jugement trop indulgent sur le monde extérieur, mais… Elle se plaisait à répondre, comme il se devait à ce genre de petite subtilité qu’elle, soit dit en passant, appréciait énormément. Après tout, le sarcasme n’avait rien à voir avec l’efficacité. Ce garçon, puisque c’en était un d’après sa voix, ne semblait pas bien décidé à apporter le soleil sur les rives d’un lac au reflet tout à fait sombre... Daphne sentait le souffle d’un vent oriental s’emparer de la surface de son visage. Ca avait son côté tout à fait plaisant et puis aussi fort désagréable, effectivement, elle avait connu plus belle journée …

-Mais l’hiver est toujours dans nos cœurs et peiné par ta triste vie, tout à fait insignifiante, tu me gratifies de ta présence…

Daphne, devait-il penser, était tout à fait cinglée, solitaire et à enfermer sur le champs. A peu de choses près, il devait être dans le bon. Elle affichait pourtant ces mêmes petits traits insolents. L’air de rien, les yeux fermés, elle gambadait dans des lieux moins hostiles. Se pouvait-il que Poudlard ait tant changé que cela qu’elle s’imagine autre part ? Daphne faisait tout de même partie de ceux qui, en Poudlard, avait trouvé second domicile. Poudlard était beau tout simplement. Les temps changeaient, le soleil se voilait la face, tout comme les êtres qui y vivaient, et Daphne complètement aveuglée par la beauté de l’endroit, ne se voyait autre part que dans une euphorie tout à fait délirante.

-Ne souhaiterais-tu pas un instant te raisonner à la simplicité au lieu de snober gratuitement une petite éffrontée dans mon genre ?

A présent, elle simulait une pseudo-attaque pour voir comment il allait réagir et tant qu’à faire, pourquoi ne pas simplement se tourner vers lui ?Elle s’exécuta ou plutôt, elle tenta une légère approche. Elle releva son buste du sol et, toujours dos au jeune homme, elle tourna la tête le temps suffisant pour toiser celui qui, sans bruit, s’était infiltré dans son périmetre.

*Un Serdaigle… Il n’agit pas par indifférence mais par zèle pour la beauté du travail bien fait !*

Les esprits corrompus pouvaient bien se taire, Daphne rencontrait celui qui croyait qu’un sourire ne pourrait lui porter que préjudice. Et bien sûr, en toute légitimité et en élan pur de gentillesse, elle lui offrit celui qu’il ne serait jamais en mesure de lui rendre. De toutes évidences, la compassion était faite pour les sentimentales ! Et oui, les Poufsouffles et les Gryffondors brillaient aux jeux des nunuches, tandis que les Serdaigles et Serpentards brillaient dans l’art de se faire un nom. Daphne n’appartenait pas au genre bien défini des Gryffondors, mais elle était convaincue que ce garçon n’avait pas sa chance… Il pouvait bien pleurer de jalousie, celui qui ne se sentait pas en mesure d’être beau et heureux !


[Rah ben désolée si mon poste ne fait pas d'aussi bonnes performances que le tien ^^]

*Et poète de surcroît ?* ajouta-t-il juste dans une liste imaginaire juste après « tentative de suicide » et « parle toute seul ». Non pas qu’il ait quoi que ce soit contre la poésie (encore aurait-il fallu que ce soit de la poésie), m’enfin… Son esprit peu littéraire préférait de loin le raisonnement à de jolis mots sans doute inutile. S’il avait pris la peine de répondre immédiatement, sans doute n’aurait-il trouvé qu’un « Tu m’en diras tant… » totalement dénué d’intérêt. Raison de plus de ne rien dire.

Loin de sourire contrairement à son interlocutrice, il se contenta d’un haussement de sourcils perplexe. Bien. Il était tombé sur une adolescente vaguement perturbée, quoi de mieux pour occuper son temps libre que de l’écouter déblatérer tout un charabia de dépressif ? Et puis encore que s’il avait réellement voulu déballé sa vie, cela se serait soldé par un « Salut, je m’appelle Edward » extrêmement passionnant. Il s’abstint cependant d’ajouter un « Non, toi ? Des problèmes sociaux ? Vraiment ? Etonnant… » plus ou moins déplacé. Des fois qu’elle aurait finalement décidé de franchir le pas et de sauter… Non, mais il était pas parano, hein ? Juste un peu… m’enfin. C’était qu’elle le prenait vraiment au dépourvu (enfin juste un peu, mais quand même…). Et prétendre qu’Edward pouvait penser qu’elle était tout à fait cinglée était un euphémisme…

‘Snober gratuitement une petite effrontée’… pour être effrontée elle l’était certainement. Tout de suite les grands mots… Il n’avait après tout qu’émis un simple conseil quasiment pas sarcastique… (hum…). Elle n’avait jamais consulté de psy ? Elle aurait dû essayer… c’était marrant. Surtout quand ledit psy allait lui-même en consulter un autre après consultation avec ‘son x patient’. Enfin bref…

A la dernière question de la jeune fille, il aurait pu répondre une multitude de choses à la réflexion. S’il avait eu un humour des plus pitoyables, il aurait certainement répondu « Gratuitement ? Si tu veux, tu peux toujours payer m’enfin… ». S’il était d’une mentalité terriblement banale et sans intérêt, il aurait dit « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? ». Mais dans la mesure où il se trouvait être un simple Serdaigle passant par là…

- Curieuse façon d’exprimer ton besoin d’écoute. Tu essayes toujours de faire fuir tes potentiels interlocuteurs ou c’est juste… ta nature d’être ?

Non mais c’est qu’il aurait presque pu se vexer, tiens… N’avait-elle pas insinué que sa vie était triste et insignifiante ? Sympathique.
*Merci madame, mais je ne suis pas là pour me faire analyser…*
Et puis, il ne snobait pas les gens… (hum…) Il se contentait de… de leur faire part de ses subtiles commentaires. Oui, voilà, c’était tout à fait ça…

-A vrai dire non… D’habitude, on me trouve très sociable… Peut-être que je fais fuir quand même, c’est ça je suppose ?

Elle émit un nouveau petit rire, l’air de rien, tout à fait innoncent.

-Ou peut-être même que c’est toi qui me rend mal à l’aise.

C’était une insinuation bien banale et pourtant sans fondements. Daphne en finit de lui tourner le dos en se relevant. Elle frotta sur son attirail qui était déjà bien sali et s’approcha légèrement. Il était certain que de là, elle pouvait bien le détailler de phénomène. Elle sourit à nouveau, d’un air pragmatique. Et puis, elle reprit la parole.

-Serait-ce trop pour un jeune homme comme toi de vouloir marcher quelques minutes ? Bien sûr je comprendrais que tu préfères la solitude à mon rire tout à fait dégradant.

Elle s’imita elle-même sans le quitter des yeux. Avait-il une seconde oser insinuer qu’elle était effrayante ? Personne ne pouvait le dire ! A part elle, bien entendu.

-Autant dire que de nature je suis déjantée… Mais après tout, si je fais fuir, tant pis pour celui qui ne sait pas en profiter !

C’était assez peu modeste comme révélation, et elle avait du mal à croire ce qu’elle venait de dire. Certes, elle était toujours aussi déjantée mais jamais au point de devenir narcissique, il y avait limite à toutes choses, et la folie connaissait ses limites comme Daphne connaissait les siennes.

-Je n’ai pas pour habitude d’être aussi impolie probablement, mais sais-tu comme tu ne me facilites pas les, choses… Si tu es venu à moi dans l’unique but de me mépriser, autant dire que ça ne te servira pas.

Il n’y avait pas de mépris dans ce qu’elle disait mais de la réalité. Malheureusement pour elle, réalité rimait avec fatalité. Et bien sûr, toute personne sensée la trouverait complètement cinglée et donc peu intéressante pour la conversation. Mais jamais, elle ne se donnait du plaisir en répondant, et à son sens tout le monde, il était beau, tout le monde il était gentil. Encore fatalité pour une fille qui n’était pas trop prise au sérieux aux yeux de ses « camarades ». Et pourtant, elle avait pu montré par de nombreuses occasions qu’elle était sérieuse. Elle ne chercha pas la compétition dans les yeux de ce Serdaigle, ni la compassion puisqu’à première vue, il n’était pas prêt de lui offrir. Elle en avait oublié cette proposition de marche, et pourtant, comme si de rien n’était, la commença doucement, avec ou sans lui.

Edward laissa un temps s’écouler avant de répondre. Certes, c'est ce qu'il faisait assez souvent. Comme si chaque question méritait vraiment d'être cogitée par tous.

- Je te rends mal à l’aise ? Répéta-t-il en haussant un sourcil.

Lui ? Rendre les gens mal à l’aise ? Etonnant. Peut-être qu’il ne s’en était pas encore rendu compte.
- Si par la simple force de mon esprit j’arrive à te mettre mal à l’aise, je pourrais dire que tu es… assez pitoyable. Tu te laisses si facilement influencée ?

Encore mieux que Kenobi, tiens. Il avait hésité à laisser échapper le mot « pitoyable ». Non pas qu’il en eut quelques remords. Parce qu’après tout, il ne faisait que constater. Et si cela suffisait à la vexer, tant pis pour elle. Il la suivit néanmoins tandis qu’elle débutait déjà sa marche sans l’attendre. Accélérant vaguement le pas, il la laissa parler sans vraiment chercher à répondre immédiatement. Après tout, n’avait-elle pas dit qu’elle avait besoin d’écoute ? Alors pourquoi aurait-il dû dire quoi que ce soit ? Qu’elle parle et il aviserait éventuellement.

« Déjantée » qu’elle disait. Oui, pourquoi pas. Après tout, il n’était peut-être pas bien placé pour dire quoi que ce soit là-dessus, ne la connaissant pas assez voire pas du tout. Mais pour le peu qu’il en avait vu, il n’aurait pas exactement choisi ce terme. Mais plutôt… « hors norme ». Oui, voilà. Elle semblait apparemment mettre un point d’honneur à tout détailler et d’interpréter ses paroles comme si tout pouvait avoir quelque impact que ce soit. Pourquoi pas. Mais quelle en était l’utilité après tout ? Qu’il lui semble méprisant ou non n’aurait pas vraiment de conséquences sur sa vie future, alors peu importait.

- Et je ne te méprise pas. C’est toi qui vois les choses sous cet angle. Après tout, si je te méprisais, je serais parti et te l’aurais dit, ajouta-t-il.

Oui, c’était tout à fait son genre de s’avancer vers les gens et de dire « je te méprise. Au revoir ». C’était sans doute plus un manque de tact qu’une sincérité pour tout dire. Mais la sincérité sonnait plus comme une qualité, alors quitte à choisir un des deux termes, autant choisir celui-là.

Observant sans grand intérêt le paysage sous ses yeux, il se demanda un instant s’il n’avait rien de mieux à faire que d’écouter les déboires d’une élève un peu perturbée mais se rappela que lui-même pouvait parfois paraître vaguement perturbé. Il y avait donc une infime chance qu’elle ne le soit pas si lui-même ne l’était pas. Bref. Et puis de toute façon, ce n’était pas comme s’il avait une vie particulièrement palpitante qui lui aurait requis tous ses après-midi et l’auraient empêché de marcher sans grande raison valable au bord du lac avec l’adolescente perturbée qui ne l’était peut-être pas. Tout ça pour dire… non, pour ne rien dire, en fait.

-A d’autres ! Gardons notre orgueil pour demain…

Ce n’était pas qu’elle était lasse mais si, à la fois… Daphne devint quelque peu blême s’étant éprise de l’attrait qu’apportait le silence et le fait d’être sourde.

-Je me demande ce qui me pousse à venir en ces lieux… Sans doute y vois-je un endroit de prédilection pour une rencontre. Peut-être aussi que l’air y est plus pure et moins lourd.

Elle parlait un peu pour elle-même, toutefois, elle se tournait régulièrement vers son voisin de marche pour déceler un trait, un caractère, une émotion qu’en vain, elle cherchait.

-Et toi, tu as une raison ? Tu cherches le silence ?

Elle posait toutes sortes de questions, tout était bon pour en savoir un peu plus sur cet interlocuteur particulièrement silencieux. On pouvait dire qu’elle portait bien on nom « Daphne Hopes », ça parlait assez bien d’elle-même, et ce n’était pas qu’elle était spécialement fière de son nom mais plutôt qu’elle pouvait se vanter de savoir espérer à « l’occasion »…

-Et Daphne fut forcée de se voir inintéressante et absolument imbécile à ne savoir que dire…Et blablabla !

Un soupir de plus, un, c’était assez démonstratif du comble du désespoir dans lequel elle s’était elle-même mise.Elle ne regrettait pas, certes, de savoir s’avancer vers les autres, après tout, ça la servait aussi mais, certaines questions existencielles semblaient en permanence vouloir la remettre en questions. C’était loin d’être la meilleure chose à l’instant alors, elle se contenta de se donner à nouveau en spectacle en ronchonnant puis en secouant la tête.

*C’est prodigieux toutes les occasions que je leur procure…*

Edward préféra garder le silence et la laisser parler. Du moins, jusqu’à ce qu’elle ne lui pose une question tout à fait dénuée d’intérêt qui attendait tout de même une réponse. Il posa son regard sur sa camarade et arqua un sourcil tout à fait sceptique.

- Si je cherchais réellement le silence, je me dirais que c’est loupé, répondit-il finalement.

Lui-même n’avait pas de raison de se trouver ici après tout. Comme il est dit un peu plus haut, Edward se trouvait sur les lieux simplement pour le plaisir de… se promener. Alors tant qu’à faire, autant en profiter pour écouter les délires d’une dépressive, non ? C’était une activité on ne peut plus passionnante.

- Et puis, pourquoi perdre son temps à chercher l’impossible ? ajouta-t-il soudain mu d’une envie d’ajouter son grain de sel dans leur conversation quasi inexistante.

Non, mais n’allez pas croire, hein ? C’est qu’il pouvait très bien être loquace à ses heures. Pas trop non plus. N’exagérons rien. Il restait toujours ce Serdaigle peu enclin à se montrer sociable. Et puis mine de rien, son interlocutrice restait assez imprévisible. Il ne prit pas la peine de répondre à cette dernière réplique qui le laissa vaguement perplexe. Loin d’être inintéressante, il la trouvait plutôt particulière… mais dans le sens où il craignait plus ou moins pour la santé mentale de cette dernière [qu’il est gentil, il se fait du soucis…]. Il darda sur elle un regard scrutateur comme pour chercher quelque once d’humour par là. Humour qu’il trouvait assez… peu humoristique pour tout dire. Enfin ce n’était pas comme s’il trouvait énormément de choses drôles après tout. Mais quand même… Et puis voilà que soudainement, elle se mettait à soupirer et ronchonner toute seule alors qu’il n’avait rien de particulier qui puisse entraîner une telle réaction.
- Souffrirais-tu… d’un trouble de la personnalité ? demanda-t-il le plus sérieusement du monde.

Loin de lui l’idée de la railler. C’était une question comme une autre après tout. Et la réponse pouvait tout aussi bien être positive qu’il ne serait pas étonné le moins du monde. La scrutant toujours du regard, il chercha vaguement à comprendre ses différentes mimiques comme si elles étaient la clé des pensées de la jeune fille. M’enfin, il n’avait jamais été particulièrement doué pour décrypter les gens. Plus particulièrement quand ces derniers offraient une impression de bizarrerie et d’incompréhension.